La ministre de la santé publique et de la population, Dr Gretta Roy Clément, a dans une lettre adressée au premier ministre Jouthe Joseph, sollicité le rétablissement de l’état d’urgence sanitaire dans le pays. Justifiant sa demande et son inquiétude, la ministre pointe du doigt les manifestations culturelles tout en s’appuyant sur les chiffres relatifs à la pandémie dans le pays communiqués durant les derniers mois.
En effet, de novembre à décembre 2020, la fréquence des cas a avoisiné les 300% selon les chiffres de la note ministérielle. Seulement 221 cas ont été enregistrés en novembre 2020 contre 814 en décembre, période phare des activités culturelles et artistiques.

Le 11 janvier 2021, 127 nouveaux cas ont été découverts, mettant ainsi le compte à 10569 cas en Haïti dont plus de 1000 en moins de 3 mois. La ministre a aussi tenu à notifier le caractère particulier de l’augmentation des cas de covid dans le pays avec 288 pour les 9 premiers jour de l’année 2021 pour une moyenne de 32 cas par jour.
S’inquiétant aussi de l’apparition d’une nouvelle variante du virus dans le monde qui a atteint les USA et considérant le nombre de ressortissants haïtiens des USA , la titulaire du MSPP s’érige en vrai responsable.
Ainsi , la ministre, en réclamant l’état d’urgence sanitaire, propose :
- Couvre-feu de 10h du soir jusqu’à 6h du matin
- Cessation des activités culturelles et artistiques.
- Fermeture des bars, restaurants et nigth clubs
- Réduction du nombre de personnel dans les institutions publiques tout en encourageant le travail à domicile
- Installation des points de lavage d’eau dans les espaces publics
- Port obligatoire du masque dans les espaces publics
- Respect de la distanciation physique dans les espaces publics
- Prises de la température dans toutes les institutions publiques et privées et les points d’embarquement et de débarquement des passagers.
- Annulation des festivités des dimanches pré-carnavalesques
- Restriction du nombre de participants dans les cérémonies telles que : Baptême, mariage, funérailles, cérémonie et autres activités religieuses
- Fonctionnement des universités et des écoles suivant un modèle de vacation et/ou de rotation pour limiter le nombre de participants dans les salles de cours.

Ces mesures sont pour la plupart de celles prises l’année dernière lors de la première déclaration de l’état d’urgence sanitaire en mars 2020, quoique non respectées à la lettre, le résultat a été plutôt satisfaisant quand Haïti est l’un des pays les moins touchés par la pandémie.
Si ces restrictions peuvent compromettre l’économie d’Haïti déjà fragilisée, la majeure partie de la population vivant au quotidien, le débat est loin de finir.
Entre un ministère de la santé publique qui réclame l’état d’urgence sanitaire et un gouvernement qui prépare le carnaval, cela promet un beau spectacle. L’intérêt de la nation doit être pourtant au premier plan