3 jours après avoir assuré les membres du Conseil de sécurité de l’ONU d’une stratégie de démantèlement des gangs en Haïti, le tristement célèbre chef de gang de village de Dieu, Arnel Joseph, écroué depuis près d’un an à la prison civile de la Croix-des-bouquets, est aujourd’hui en liberté, après une spectaculaire évasion jeudi au centre carcéral le plus moderne et le plus sécurisé du pays.
Lundi, le président de facto Jovenel Moïse affirmait devant le Conseil de sécurité de l’ONU que 64 gangs sur 102 existants dans le pays ont été démantelés par le gouvernement. Mais 3 jours après son intervention devant les diplomates, soit le jeudi 25 février, une spectaculaire évasion de prisonniers a eu lieu dans la prison civile de la Croix-des-bouquets où au moins 7 personnes ont trouvé la mort, dont le Directeur de la prison, Hector Paul Joseph.

Si le compte exact des prisonniers échappés de la prison n’a pas été fait le porte-parole de la police, Gary Desrosiers en revanche, a confirmé qu’environ une quarantaine de prisonniers ont été appréhendés, par la police. Mais, aucune nouvelle de l’ex Caïd de Village de Dieu, Arnel Joseph qui, à la grande surprise générale, a eu le temps de prendre la fuite.
Si le premier ministre Joseph Jouthe a confirmé pour Le Nouvelliste que certains prisonniers qui ont fomenté le coup était armés, et que par ailleurs un groupe d’hommes armés était dans les parages de la prison pour assurer l’évasion, rien n’explique pour le moment la raison de cette spectaculaire évasion, dont Arnel Joseph a pu se profiter grandement. Serait-il en effet, l’auteur intellectuel, ou le grand bénéficiaire ? En tout cas, on le saura peut-être jamais.
Mais de ce que nous avons su précédemment à cette mutinerie, Arnel Joseph, d’après ce qu’avait rapporté le journaliste Valéry Numa, avait fait des révélations chocs concernant sa relation privilégiée avec des hommes du pouvoir, du parlement, et du secteur privé des affaires. Au point qu’ il pouvait, en étant incarcéré, avoir droit à des pièces d’identité, passeport, nouveau acte de naissance, ce, sans avoir à se déplacer, selon le journaliste de Radio Vision 2000.

Arnel Joseph était, selon les propos rapportés par M. Numa, un pion important pour des hommes politiques qui pouvaient à leurs guises l’utiliser pour des projets politiques, comme par exemple créer le chaos, pour faire passer un message.
C’est cet homme qui a été pris la fuite ce jeudi en contradiction avec la volonté du président contesté Jovenel Moïse qui a défendu du bec et des ongles son bilan (d’échec) devant le Conseil de sécurité de l’ONU lundi 22 février.
Selon Jovenel Moïse, « le Gouvernement a appliqué une stratégie de démantèlement des gangs. La première composante a été la Commission de désarmement et de réhabilitation qui a connu des succès limités. La seconde le renforcement des capacités de la police et le démantèlement agressif des gangs. Sur 102 gangs existants, le Gouvernement en a démantelé 64 et le travail de rétablissement de la sécurité a été accéléré. Le nombre de kidnapping a considérablement baissé et la population apporte son support au travail de la police nationale. La plupart de ces gangs sont supportés par des oligarques corrompus», avait-il avancé lundi dernier lors de cette réunion virtuelle.

« Avec la nouvelle gouvernance mise en place récemment, la police nationale d’Haïti travaille d’arrache-pied afin de rétablir l’ordre sur toute l’étendue du territoire national», avait indiqué le 58e président d’Haïti toujours devant les membres du Conseil de sécurité de l’ONU dont la diplomate française, Nathalie Estival-Broadhust a profité pour exprimer la préoccupation de son pays concernant la situation en Haïti.
M. Moïse, critiqué lui et son régime d’être de mèche avec des gangs armés, continue avec sa rhétorique de lutte contre les groupes armés alors que les présumés bandits recherchés par la police tel que Jimmy Cherisier alias Barbecue, bénéficie de l’impunité d’État, aux yeux et au du président qui selon l’opposition n’a plis de mandat depuis le 7 février.