Avec 50 journalistes tués en 2020 dont la majorité dans des pays en paix, et près de 400 autres emprisonnés, selon Reporters sans frontières (RSF), cette année témoigne de nouveau de sévères atteintes au droit à l’information.
L’organisation de défense de la presse constate la réduction du “nombre de journalistes tués sur les terrains de guerre”, mais de plus en plus d’assassinats dans des pays dits en paix, une tendance amorcée dès 2016.
En 2020, près de sept journalistes sur dix -soit 34 journalistes représentant 68% du nombre total- ont été tués dans des pays en paix, souligne RSF qui a réalisé son décompte annuel entre le 1er janvier et le 15 décembre.

– Assassinats “particulièrement barbares” –
“Certains l’ont été dans des conditions particulièrement barbares”, souligne RSF.
En Inde, le journaliste Rakesh Singh “Nirbhik” a été “brûlé vif après avoir été aspergé de gel hydro-alcoolique, hautement inflammable, tandis que le journaliste, Isravel Moses, correspondant d’une chaîne de télévision du Tamil Nadu, a été tué à coups de machettes”, rapporte RSF.
“Une partie du public considère que les journalistes sont victimes des risques du métier, alors même qu’ils sont de plus en plus attaqués lorsqu’ils enquêtent ou effectuent des reportages sur des sujets sensibles. Ce qui est fragilisé, c’est le droit à l’information”, déplore Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.
RSF relève également la mort de sept journalistes couvrant des manifestations en Irak, au Nigeria et en Colombie, un “fait nouveau”, selon l’ONG.

Dans la première partie de son bilan annuel, publié mi-décembre, RSF avait recensé 387 journalistes emprisonnés, “un nombre historiquement haut”.
Selon RSF, qui a lancé en mars l’Observatoire 19, dédié à la question, “les interpellations et arrestations” ont ainsi été “multipliées par 4” entre mars et mai.
“La liberté de la presse est partout en déclin”, prévient aussi dans son rapport annuel la Fédération internationale du journalisme (FIJ) qui a recensé 2.658 journalistes tués dans le monde depuis 1990, déplorant dans 90% des cas d’assassinats “peu, voire pas de poursuites”