Deux journées de grèves n’ont pas suffit pour faire stopper le phénomène du kidnapping et de l’insécurité en Haïti. Les ravisseurs qui ont compris que la population en a ras-le-bol de la situation ont profité de ces deux jours pour faire profil bas avant de reprendre du service à quelques jours de la fin du mandat du Chef de l’État.
Le mot de grève lancé par les Syndicalistes des transports publics les 1er et 2 février dernier visait à dénoncer le kidnapping tout en exigeant aux autorités de l’État de réagir face au phénomène. Ces deux journées passées, les ravisseurs qui ont gardé le profil bas pendant presque toute la durée de la grève, reprennent du service dans l’après-midi du 2 février au détriment de la population qui vit chaque jour avec la peur au ventre.

En général pendant ces deux journées de grève aucun cas d’enlèvement n’avait été signalé en Haïti, à part cet employé de l’Office national d’assurance vieillesse ( ONA), Emmanuel Thermézi, kidnappé à Delmas 19 dans l’après-midi du 2 février.
Suite à cet enlèvement, le Syndicat des employés de l’Ona qui a dénoncé le forfait appel leur collègue à observer un arrêt de travail.
À Delmas 17, siège de l’ONA, les employés continuent ce jeudi d’exiger la libération d’Emmanuel Thermézi en manifestant et en bloquant la route de Delmas par des barricades.

Les policiers qui sont sur place essaient par tous les moyens de contraindre les employés à manifester en faisant usage de gaz lacrymogène, et de balles réelles.
Autre victime d’une tentative de kidnapping depuis les deux journées de grèves, c’est l’ex-consul général d’Haïti à Santiago (République Dominicaine), Jacques Pierre Matilus qui malheureusement est tué dans la soirée du mercredi 3 février 2021 à Delmas 40 B en tentant de résister aux ravisseurs. Il était un cadre du Ministère des affaires étrangères et des cultes (MAEC).
Le kidnapping, mais aussi l’insécurité en général est toujours d’actualité même après l’assurance donnée par les autorités politiques et sécuritaires du pays. Dans la même soirée du 3 février toujours à Delmas 40 B , l’ex-Sénateur des Nippes Nenel Cassy a dénoncé aussi une tentative d’assassinat sur sa personne.

En effet, selon ce qu’il a rapporté son véhicule a été attaqué par des hommes armés dans deux autres véhicules qui ont tiré à plusieurs reprises dans la direction de sa voiture. Le dirigeant du Secteur démocratique et populaire récemment interpellé à Miragoâne est sorti sain et sauf avec les autres personnes qui l’accompagnait.
À 3 jours de la fin du mandat du président Jovenel Moïse le kidnapping et l’insécurité bat encore de l’aile, alors que l’opposition qui réclame le respect de l’article 134-2 de la constitution promet d’éradiquer le phénomène à la mise en place de la transition.