L’ex président de la république Alexandre Boniface et président de la Comité Consultatif Indépendant (CCI) mise en place par le président de la république Jovenel Moïse, dans le but d’élaborer une nouvelle constitution, présente des raisons nécessaires à la mise à mort de la constitution 1987.
Selon l’ancien président haïtien, l’élaboration d’une nouvelle constitution entre dans la ligne droite de sa vie professionnelle, consacrée à la défense et à l’illustration du Droit, de l’équité et de la Justice, et cela a été toujours son rêve… il a cependant reconnu les limites les dysfonctionnements et l’inapplicabilité de la charte fondamentale du pays.

« Nous vivons depuis trente-trois ans sous l’empire d’une charte fondamentale dont tout le monde s’accorde à reconnaître les limites, les dysfonctionnements et l’inapplicabilité. Certes, cette charte a consacré de réelles avancées au chapitre des droits et libertés, qu’il s’agit de préserver, et, éventuellement de renforcer. Mais sur le plan de l’ordonnancement et de l’agencement des grands pouvoirs de l’État, il convient d’avoir la sagesse de se rendre compte de ses faiblesses manifestes notamment pour ce qu’il s’agit de l’équilibre des pouvoirs. Il en résulte les multiples accrocs et dérives observés ces trois dernières décennies, qui constituent autant de goulots d’étranglement dans le cadre du fonctionnement harmonieux des institutions. Elle a été une source de corruption dénoncée et avérée à chaque fois qu’il faut mettre en place un gouvernement fonctionnel”, a-t-il declaré dans les colonnes du journal Le Nouvelliste.
Le juriste, pense que la constitution de 1987 était une réponse émotionnelle, suite à la longue période d’exercice d’un pouvoir autocratique par les Duvalier. « Tout artifice ou recettes qui pouvaient réduire le pouvoir du président de la République ont été jetés dans la Constitution sans souci de cohérence et d’applicabilité. Ceci a rendu le pays ingouvernable. »
Notamment, cette élaboration de nouvelle constitution entamée par le president de la république Jovenel Moïse, augmente la méfiance chez la population et des hommes politiques, craignant que cette nouvelle loi soit instaurée uniquement pour satisfaire un Homme ou un groupe d’Hommes, puisque selon ces hommes cette décision d’élaborer une nouvelle constitution a été prise de manière unilatéralement.

« Même si je dois admettre que la méfiance que je perçois dans vos questions est due probablement aussi à notre histoire. J’ai encore en souvenir le référendum constitutionnel du docteur François Duvalier pour se faire proclamer président à vie de la République. Soyez rassuré, il n’en est absolument pas question aujourd’hui. » éclaire Boniface à ce sujet.
Wallace Elie
Communicateur Social /journaliste.