Qui pansera les blessures de la classe moyenne alitée par le kidnapping ? Elle est la première à faire les frais de l’ insécurité généralisée qui gangrène la société sous le régime de Jovenel Moïse. Endettement, appauvrissement, migration interne et externe sont le lot de la famille haïtienne. Les gangs semblent échapper entre les mains du pouvoir jusqu’à mettre du bâton dans sa roue.
Un sit-in est annoncé ce mardi 19 janvier 2021, par devant la résidence du premier ministre pour dénoncer le kidnapping. Les économistes comme Etzer Émile et Emmanuella Douyon ont pris cette initiative après que Mike Bélot, un entrepreneur de la classe moyenne ait été enlevé à Delmas.

Si les secteurs du pays se cachent derrière leur esprit de clan, l’égoïsme et fanatisme, le pays sombrera davantage dans l’abîme. Les médecins, les étudiants ont fait des manifestations isolées pour libérer des otages. Mais ils n’ont pas proposé une action concertée pour donner une réponse appropriée au pouvoir qui ne pose aucune action pour libérer le pays des gangs.
Ce sit-in va tout de suite faire place à un moment de pause en attendant la prochaine victime, qui probablement serait un membre de la classe moyenne appauvrie par la mauvaise politique de ce pouvoir.
Les conséquences post-kidnapping sont beaucoup plus graves que la nouvelle en soi. Des éléments de la classe sont endettés pour le reste de leur vie. Ils sont dans l’impossibilité de refaire une santé économique après un acte kidnapping. les fils du pays sont forcés de quitter leur terre parce qu’ils ne peuvent plus supporter les conséquences économiques et le stress post-traumatique qui en découlent.
Depuis la montée en force de ce fléau, on est jamais au courant de l’enlèvement d’une personne de l’élite économique. Cette catégorie dispose suffisamment de moyens et sécurité pour se mettre hors du danger. Ils circulent dans des véhicules blindés et achètent certains bandits pour sécuriser leur vie et leurs biens. Pour de telles personnes le pays va bien.

Le malheur est du côté des éléments de la classe moyenne qui cherchent des prêts pour leurs petites entreprises, qui vendent des heures de travailleurs à un patron, qui paient des loyers et des universitaires pour leurs enfants et autres. Ces gens là sont à risque au kidnapping. Ils sont vulnérables à cause de leurs situations économiques et leur fonctionnement dans la société. Il faut rappeler que les gens qui contrôlent le monopole économique du pays n’ont jamais ouvertement condamné le kidnapping dans le pays. Donc, ils ne sont pas concernés.
Le pire de tout cela, c’est le silence complice de l’état dans cette affaire. Jamais un otage n’ait été libéré au pays. La police n’inspire pas confiance à la population puisque de nombreux enlèvements ont été faits par des hommes en uniforme de la police nationale. Ensuite, des hauts cadres de la police ont été également enlevés en plein jour par des bandits. Donc, le pays est au bord du gouffre.