Jeudi, à l’initiative du « Collectif de médias en ligne », plus d’une centaine de journalistes, parmi eux des patrons de médias, et des ténors du métier, ont marché contre les brutalités policières envers les journalistes.
Depuis la Place du marron inconnu à Champs de Mars, en passant devant les locaux de l’OPC à Bourdon, ou au Ministère de la communication à Bois-Verna, pour poursuivre devant le Ministère de la justice, avenue Charles Sumner, jusqu’à la Place de la constitution, les journalistes ont exigé le respect de l’article 28 de la constitution qui garantit le droit à la parole, et à l’information.

« Les journalistes ne peuvent être victimes de brutalités policières. Les policiers doivent avoir un autre comportement», a fustigé la responsable de la Fondation Je Klere ( FJKL), Marie-Yolène Gilles, dans la foulée de la marche organisée jeudi par le « Collectif de médias en ligne », et qui exige la fin des brutalités policières contre les journalistes en Haïti.
Si les associations de médias telles que l’ANMH, l’AJH ou l’AMI, ont dénoncé d’une même voix les violences policières à l’encontre de journalistes, il demeure vrai aussi qu’ il y a beaucoup de traitement de faveur quand il s’agit de tel média, plutôt que tel autre.
Cela dit, les médias en ligne sont notamment les plus mal lotis, et de fait, moins considérés.
En effet, la présence de patrons de médias, et d’icônes du métier dans cette marche en dit long sur les menaces qui pèsent sur les journalistes dans l’exercice de leurs fonctions. Surtout que cela est connu de tous que des journalistes soient déjà tués en faisant leur travail. Néhémie Joseph, et Rospide Pétion, en sont des témoignages.

Jean Venel Remarais, Directeur général de radio Solidarité et président de l’Association des médias indépendants (AMI), a indiqué que sa présence à la marche exprimait sa solidarité avec la cause de la liberté d’expression. Selon lui, l’abus de force dont font montre les policiers envers les journalistes clairement identifiés prouvent que ceux-ci ignorent tout de la réalité.
Depuis quelques jours en Haïti, les journalistes sont réprimés systématiquement lors des manifestations de l’opposition. Ils sont victimes de gaz lacrymogènes, ou de balles en caoutchouc quant ils ne sont pas bastonnés.

Rappelons que selon Reporters sans frontières 50 journalistes ont été tués durant l’année 2020, contre 49 pour l’année 2019.