Après plusieurs structures politiques et citoyennes se sont prononcées sur la conjoncture politique actuelle et le débat alimenté autour de la fin du mandat présidentiel en Haïti, c’est au tour de la coalition des anciens maires d’Haïti (CAMH) de prendre position claire sur la question.
Dans une lettre ouverte à l’intention du président du sénat Haïtien Mr Joseph Lambert, ces anciens dirigeants des mairies ont dans une démarche claire, transparente et en bonne articulation des références constitutionnelles avec des faits rétractables, exhortent le président du Sénat Mr Joseph Lambert à exiger le départ de Jovenel Moïse à la fin de son mandat , soit ce 7 février 2021.

Se référant à l’article 134-2, lequel ayant servi de référence au fameux constat de la caducité du parlement haïtien par le président Jovenel Moïse le 13 janvier 2020, ils rappellent à l’instar de la fédération des barreaux d’Haïti que la loi est et restera une pour tous.
Si leur requête ne se renforce pas seulement à l’aide du texte constitutionnel, ils rappellent avec autant d’amertume que d’inquiétude que le président Jovenel Moïse a, dans ces malencontreuses entreprises, ôté le pays des voies de la démocratie, empruntées depuis 1986.
Plus loin, les anciens maires font remarquer que le chef de l’état n’a pas organisé les élections pour ensuite profiter de par lui-même du vide institutionnel créé, lui ouvrant ainsi la voie à des décrets et des agissements qui font fi de tout principe constitutionnel ; se référant ainsi à la création de l’agence nationale d”intelligence, le conseil électoral provisoire et au décret relatif au référendum.

Le président Lambert tente depuis son élection à la tête du grand corps à redonner vie à cette institution prestigieuse qu’est le Sénat qui succomba il y a un an, sous les manœuvres dictatoriales du régime Tèt Kale. Entre rencontre avec des ambassadeurs, missive à d’autres diplomates étrangers et l’annonce de la tenue du dialogue national plus tard avorté, Joseph Lambert semble vouloir assumer sa fonction de parlementaire, ce à quoi la CAMH le rappelle.
Le pouvoir de Jovenel avait clairement opté pour la transition en Aout 2020 quand il l’a voté pour le Vénézuela et antérieurement en l’instaurant dans les mairies haïtiennes en juillet de la même année, soutient la coalition des anciens maires d’Haïti.
Alors qu’il est invité au palais national par le président de la république, la CAMH qui se range aux côtés de ceux et celles qui réclament le respect de la constitution de 1987 amendée, exhorte à Mr Joseph Lambert d’exiger à Jovenel Moïse, le respect de la loi mère du pays en son article 134-2 et du décret du 2 mars 2015 en son article 239 et laisser le pouvoir le 7 février 2021 et ce, pour éviter le chaos au pays déjà en proie à l’insécurité, le kidnapping d’état , à la gangstérisation institutionnalisée, aux répressions systématiques et aux intimidations politiques.

Portant la signature de l’ancien maire de Port-au- prince , Ralph Youri Chevry qui fait office de président, de Frantz Ulysse, secrétaire général et de Witny Succès, porte-parole, cette lettre ouverte traduit aisément la voix de tout un peuple qui attend en outre une position sans équivoque du président du Senat haïtien dont l’une des obligations premières est de protéger la constitution