Dans un peu plus d’un mois, arrive le 7 février 2021, date marquant la fin du mandat constitutionnel du Président Jovenel Moïse, selon l’opposition démocratique. Dans cette optique, le gouvernement haïtien a mis en place une << industrie de kidnapping >>, pour paraphraser Roberson Alphonse, dans un article publié par le Nouvelliste sur le sujet.
Ce stratagème pour certains est une façon pour le pouvoir d’intimider la population afin qu’elle ne puisse participer à des manifestations pour exiger le départ du Chef de l’État.

En effet, malgré les moments de terreur que connaissent la Population haïtienne ; l’insécurité, des homicides volontaires, des cas de Kidnapping à répétition, la population semble déterminée à se débarrasser du régime PHTK une bonne fois pour toute ce 7 Février 2021. Cette date est dans l’air du temps et se trouve depuis quelques semaines au centre des débats politiques en Haïti. Dans les médias notamment elle fait l’objet de débats.
Aujourd’hui, à l’approche de cette date retenue pour la fin du mandat présidentiel, une autre stratégie semble adoptée par l’administration Jovenel Moïse pour éviter le 7 Février 2021, une date marquant la peur, l’espoir et même le sang. Le gouvernement se penche sur la pandémie et ses ravages pour éviter les rassemblements au risque d’une deuxième vague de contamination au Covid-19.
Dans une note du Ministère de la Sante Publique et de la Population (MSPP), le ministère parle d’une augmentation des cas de Covid-19 observée dans le pays, et appelle au respect scrupuleux des gestes barrières afin d’éviter une seconde vague, qui peut créer plus de dégâts humains et affaiblir davantage notre système de santé.

Alors qu’en Haïti la population est exposée à un faux dilemme, du fait de son état de pauvreté, « Mourir de faim aujourd’hui ou du coronavirus demain : tout confinement est impossible pour une majorité de la population survivant quotidiennement de l’économie informelle. »
Pendant que le MSPP dit observer l’augmentation des cas de contamination au Covid-19, le gouvernement annonce des activités pouvant réunir des milliers de gens, et surtout en encourageant la diaspora à venir fêter. Aussi contradictoire que cela puisse paraître, l’administration Moïse va-elle annoncer un « confinement », et interdit a cet effet tout rassemblement dépassant plus de 10 personnes?
Une stratégie qui pourrait fonctionner et empêcher l’opposition démocratique de manifester ce 7 Février 2021, pour exiger le départ de Jovenel Moïse au pouvoir au risque de contracter le Covid-19.

Cependant un fait est sûr, dans le cas d’Haïti, pays « malade » depuis des décennies, affecté de maux multiples, gravissimes, l’épidémie de Covid-19 qui vient s’ajouter à la crise, semble pas la priorité des citoyens en quête de liberté, de sécurité et au respect des droits humains.
Tous les observateurs s’accordent à dire que le mal est structurel, Haïti est en proie à une crise multidimensionnelle permanente politique, sociale, économique, alimentaire, environnementale, éducationnelle, morale. L’ histoire du pays jalonnée par des malheurs a atteint un rare degré d’horreur avec l’irruption du phénomène des gangs, massacre de la Saline et de Bel Air. Aujourd’hui, à cette liste noire s’ajoute la catastrophe sanitaire, mais peu d’importance. Le gouvernement joue sa dernière carte qui lui mène tout droit soit vers la résistance ou la transition en Février 2021.