Déterminé à organiser coûte que coûte des élections cette année en Haïti, le président contesté Jovenel Moïse multiplie les appels à l’aide vers l’international
Il y a pas longtemps, Jovenel Moïse sollicitait de l’Organisation des États Américains (OEA), une mission d’observation électorale en Haïti, ce, dans le cadre de la réalisation des prochaines joutes électorales prévues en septembre et à la fin de cette année. Sa demande depuis a été considérée par l’OEA, mais ne reçoit pas le support de la société civile et de l’opposition qui expriment leur refus de participation à des élections avec Jovenel Moise au pouvoir.
De plus, plusieurs Partis politiques ont exprimé leurs préoccupations par rapport au processus électoral entaché d’irrégularités avec un Jovenel Moïse dont son mandat a expiré depuis le 7 février.

En effet, depuis après la nomination des membres du Conseil électoral provisoire (CEP) par l’exécutif de manière unilatérale, les langues se délient. Beaucoup accusent l’exécutif de vouloir faire main-mise sur les élections afin de garder le pouvoir.
Parmi les Organisations internationales et pays qui ont déjà apporté leur soutient à ces élections figurent l’OEA, l’ONU, et l’Ambassade des États-Unis en Haïti.
Ces supports traduisent pour la Communauté internationale l’affirmation que la démocratie est et doit être la forme de gouvernement commune à tous les États des Amériques et elle constitue un engagement collectif afin de renforcer et préserver le système démocratique dans la région.
Le premier article de la Charte de l ‘OEA stipule sans ambiguïté que : « Les peuples des Amériques ont droit à la démocratie et leurs gouvernements ont pour obligation de la promouvoir et de la défendre. »

Néanmoins, considérant la gouvernance de l’administration Moïse /Jouthe avec l’adoption de décrets inconstitutionnels il est inacceptable de parler dans ces conditions de démocratie en Haïti.
Bien qu’elle encourage le processus électoral, l’Ambassade américaine exprime néanmoins ses inquiétudes concernant des décrets antidémocratiques et autoritaires de Jovenel Moïse, en atteste la réaction du Secrétaire d’État américain Antony Blinken sur Twitter: « Je partage les inquiétudes concernant certaines des actions autoritaires et antidémocratiques que nous avons observées. Les décrets doivent être limités aux fonctions essentielles. »
Quoique conscient de la situation d’insécurité qui représente un obstacle à des élections honnêtes libres crédibles en Haïti, l’OEA répond favorablement au président Jovenel Moïse pour une mission d’observation électorale en Haïti.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, cette semaine, en conseil permanent, les membres de l’Organisation des Etats américains (OEA) ont donné suite à la demande de Jovenel Moïse. Ils ont, par consensus, adopté une nouvelle résolution sur la situation chaotique en Haïti : « Nous soutenons le peuple haïtien en faveur de la démocratie et de son droit de choisir ses dirigeants. » écrit l’OEA.

De son côté, le représentant des États-Unis au Conseil permanent de l’OEA, Bradley Freden a déclaré suite à la résolution, que les Etats-Unis sont heureux d’appuyer une résolution appelant Haïti à organiser des élections législatives et présidentielles libres et équitables cette année.
Rappelons que les partis politiques de l’opposition sont contre des élections avec Jovenel Moïse au pouvoir. Selon eux, le chef de l’État est désormais un usurpateur de titres parce que son mandat a été pris fin depuis le 7 février 2021, selon l’article 134-2 de la Constitution en vigueur.