Le kidnapping ronge le pays. c’est le moins qu’on puisse dire. Port-au-prince, gangrené par les actes de kidnapping devient la capitale des enlèvements dans la caraïbe. Personne ne semble épargné par ce mal rongeur.
Si cette pratique d’enlever une personne contre sa décision et de conditionner sa libération contre une rançon n’est pas nouvelle en Haiti et dans le monde, il le faut le dire, il est un mal rongeur.
Ces derniers mois, les enlèvements ont augmenté avec une vitesse effroyable dans le petit insulaire. les haïtiens vivent la peur au ventre, car ils peuvent être victimes à tout moment, même en plein service religieux devant des caméras branchées en direct. Une révoltante situation qui tente pourtant, avec le silence des autorités, de s’incruster dans le quotidien des millions d’haïtiens. On dénombre des nouveaux cas chaque jour, des mesures sont annoncées et aucun suivi ni résultat n’a été communiqué. Les gangs sèment la terreur.

Ce dernier week-end, pas moins de 12 personnes ont été enlevées dans le département de l’Ouest dont des religieux et des étrangers. Les discours, hashtags et dénonciations de ces actes crapuleux ne suffisent pas à faire baisser la rage des gangs armés dont les forces de l’ordre semblent ne plus inquiéter.
S’il est un phénomène indésirable, l’état des lieux du kidnapping en Haïti charrie réflexions et considérations. Certaines sont pourtant prudentes de peur de légitimer ces affreux actes qui accablent tant de familles.
Quelles seraient les mobiles et les facteurs qui favorisent le kidnapping en Haïti ?
Beaucoup diront des graves inégalités sociales et la discrimination institutionnelle contre les ghettos qu’elles sont à la base, cependant quand on se renseigne sur les moyens logistiques et techniques pour ce genre d’activités, le débat devient plus consistant.
L’impunité et l’injustice n’ont jamais fait du bien à un pays, le danger y associé doit être au contraire pris au sérieux. L’illégitimité des autorités étatiques, leurs connivences complices avec ces mêmes bandits à des fins politiques peuvent ne sont pas sans conséquences. Prétextes ou réalités, les bandits lors de leurs interventions dénoncent toujours l’absence d’Etat dans leurs zones, situation qui malheureusement leur profite autant qu’elle leur fragilise. Le dénouement est loin d’être simple, par-dessous tout ils sont des personnes en flagrante contravention avec la loi.

Quelles mesures face au kidnapping ?
Domaine des spécialistes en sécurité publique ? Posons la question sur comment sont représentées socialement et juridiquement un kidnappeur ou le kidnapping et quelles mesures palpables ont été diligentées à leur encontre réellement?
Un hors la loi ? Un méchant ? Un criminel ? Une victime sociale ? Un danger social ? Un malfaiteur ? Chez nous en Haïti, un kidnappeur est tous ces personnages évoqués plus haut. Son existence peut être sujet de peur, de sensation d’impuissance, d’insécurité ou objectivement de nécessite de renforcement des forces de l’ordre ou des justifications d’opérations policières efficaces. Mais, depuis cette hausse de cas de kidnapping en Haïti, aucun chef gang accusé ou soupçonné n’a été appréhendé par la Police.

Des mesures d’état jusqu’ici stériles. Les kidnappings se produisent sous les yeux de tous et parfois à visage découvert. Des gangs revendiquent même parfois certains cas. Aucun d’entre eux n’est traqué. Des groupes de professionnels semblent leur devenir une clientèle et chez nous les autorités ne prêchent que référendum et élections. Parfois on parle de coup d’Etat. Le pays est rongé. Des pays étrangers nous raient de leurs listes de destination. La communauté internationale ne sente dérangée par la situation que quand deux français ont été kidnappés.
Les quotidiens se succèdent, les espoirs se déciment, ceux qui ont un visa laissent le pays, ceux qui n’en ont pas crèvent ou espèrent ne pas crever. Chez nous on espère. Et entre-temps le kidnapping nous ronge, notre indifférence ou nos consternations sectaires nous rongent, l’insouciance et l’incompétence de nos dirigeants nous rongent.