Au lendemain de l’indépendance haïtienne les velléités dictatoriales, civiles ou militaires n’ont pas cessé d’influencer la politique de certains dirigeants qui se sont succédés au pouvoir jusqu’à l’établissement officiel d’une dictature avec les Duvalier au pouvoir.
La dictature à pris racine lentement mais sûrement à l’accession au pouvoir de François Duvalier, en 1957. Son régime qui dura jusqu’en 1986, c’est-à-dire au départ pour l’exil de son fils, Jean Claude Duvalier, a eu entre autres pour effet le bâillonnement de la presse.

En effet, de nombreuses publications tirées des Journaux : Haïti Miroir, Indépendance, La Phalange, Le Patriote, et autres allaient à l’encontre de ce que prônait le régime d’alors, d’où les répressions politiques, arrestations, etc.
Des journalistes allaient être emprisonnés. Ceux qui sont graciés sont forcés à l’exil. La situation était d’une telle gravité qu’« en mai 1958, l’Association interaméricaine de presse envoie un télégramme au président de la République pour réclamer le rétablissement de la presse. »
Aujourd’hui en 2021, le pouvoir PHTK avec Jovenel Moïse, annonce le retour à la dictature en empruntant les mêmes voies et en renouvelant les pratiques Duvalieristes et mêmes pires.

En atteste son projet de nouvelle constitution sans la participation des forces vives de la nation, la nomination d’un CEP de façon unilatérale, la publication de décrets inconstitutionnels, et la persécution de ses adversaires politiques.
Le président Jovenel Moïse après ses nombreux actes inconstitutionnels veut aujourd’hui prolonger son mandat au delà de ce que dit la constitution.
Après avoir ordonné l’arrestation du juge de la Cour de Cassation Yvikel Dieujuste Dabrézil pressenti pour le remplacer au pouvoir, Jovenel Moïse tout en accusant le magistrat de tentative de coup d’état et d’ atteinte contre la sûreté intérieure de l’État, met hors jeu tous ceux qui pourraient diriger la transition prônée par l’opposition et la société civile.

Dans un arrêté publié dans le journal officiel Le Moniteur, Jovenel Moïse met à la retraite les trois juges de la cour de Cassation, les plus aptes à le remplacer au Palais National. Yvickel Dieujuste Dabrézil, Wendell T. Coq et Joseph Mécène Jean Louis, le juge désigné par l’opposition plurielle pour diriger la transition de rupture. Un arrêté de plus qui vient multiplier la liste des exactions commises par Jovenel Moïse.
Cependant, l’article 177 de la constitution précise clairement que les juges de la Cour de Cassation, ceux des Cours d’Appel et des tribunaux de première instance sont inamovibles. « Ils ne peuvent être destitués que pour forfaiture légalement prononcée ou suspendus qu’à la suite d’une inculpation. Ils ne peuvent être l’objet d’affectation nouvelle, sans leur consentement, même en cas de promotion. Il ne peut être mis fin à leur service durant leur mandat qu’en cas d’incapacité physique ou mentale permanente dûment constatée.»
Le président comme un âne bridé avance à grand pas vers la dictature et la pérennisation du régime PHTK au pouvoir. Nageant consciencieusement dans l’inconstitutionnalité totale, Jovenel Moïse est prêt à tout pour rester au pouvoir jusqu’en 2022