Plusieurs milliers de personnes ont répondu ce dimanche, à l’appel de la société civile, du secteur évangélique, et de l’opposition pour dire non à la dictature en Haïti.
Tout au long du parcours de la marche pacifique, Helen Meagher Lalime, représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti, a été la cible des manifestants pour avoir affirmé lors de la marche du 14 février qu’il y avait seulement 3 mille participants.

Le mouvement contre Jovenel Moïse accusé de velléité dictatorial et de violation de la constitution ne faiblit pas pour autant malgré les exactions des policiers contre les manifestants et les journalistes ces derniers temps. Ce 28 février, dans le cadre de la poursuite de la mobilisation contre le président contesté, une marée humaine a afflué dans les rues de Port-au-Prince, plus de 3 mille en tout cas pour faire référence aux dernières estimations de Helen La Lime concernant la marche organisée le 14 février dernier.
Dans la foulée de cette mobilisation encadrée par le « Kolektif Atis angaje », le Dr Ernst Paddy, 63 ans, a été tué ce dimanche, à Chemin des Dalles en tentant de résister à une tentative de kidnapping.
Indignés par la mort du pédiatre, les résidents de Canapé-vert, dont la plupart vantent la bonté du regretté médecin, ont bloqué la circulation au niveau de la place de la même zone.

Parallèlement, les participants à la marche majoritairement religieux ( catholiques, vaudouisants, protestants), mais aussi petrochallengers, membres de l’opposition ont exprimé leur ras-le-bol face au pouvoir en place en brandissant des pancartes et aussi en lançant des slogans peu flatteurs à l’endroit des autorités établies.
Des pasteurs bien connus, comme Gérald Bataille, Forges, Sylvain Exantus, ancien président de la Fédération des protestants d’Haïti ont pris part aussi à cette journée de mobilisation. Il faut dire que les lignes ont beaucoup bougé du côté de ce secteur depuis le 7 février 2021
Par ailleurs, des personnalités du monde médiatique et politique, Jean Monard Métellus, sénateur Patrice Dumont, Moïse Jean Charles, Pasha Vorbe, André Michel, entre autres ont également foulé le macadam dimanche, non seulement pour se dresser contre la dictature mais aussi d’envoyer une réponse claire et nette à la communauté internationale.
Ainsi, des pancartes avec les inscriptions: ” Bini nou pa ka respire “, “jounalis yo pat janm gang”, ont été remarquées tout au long du parcours.

Signalons qu’au niveau de Morne Lazarre, dans les hauteurs de Pétion-ville, des hommes armés ont tiré pour tenter de dissuader les manifestants.
La police qui a eu pendant cette marche un comportement de bon enfant par rapport aux autres mouvements a tenté néanmoins d’empêcher aux protestataires de franchir le périmètre donnant sur le local du Bureau intégré des Nations-Unies en Haïti ( BINUH ).
Les manifestants qui voulaient tout de même montré à Mme La Lime le nombre important de participants à cette marche ont quand même brandi les drapeaux, haut la main, en signe de désaveu à la RSSGN.
Satisfaits, les dirigeants promettent de continuer leurs mouvements jusqu’au départ du Chef de l’État qui selon eux occupe illégalement depuis le 7 février le fauteuil présidentiel.