27 personnes ont été tuées dans l’évasion le 25 février dernier de la prison civile de la Croix-des-bouquets, selon un rapport détaillé de la Fondation Je Klere ( FJKL) qui dénonce la négligence et la complicité des autorités dans l’évasion spectaculaire de plusieurs centaines détenus, dont Arnel Joseph, chef de gang de village de Dieu, descendu le jour suivant
« L’analyse des événements survenus dans la prison civile de la Croix-des- Bouquets permet de relever une négligence coupable des agents et des responsables de la DAP et des autorités de l’État dans la gestion de la prison, des complicités intérieures dans l’évasion des détenus, un usage abusif de la force dans la répression de l’émeute et de l’évasion», a noté la FJKL dans ce rapport publié mercredi 10 mars 2021.

L’évasion spectaculaire des détenus le 25 février dernier à la prison civile de la Croix-des-bouquets a défrayé la chronique en Haïti. Dans un bilan provisoire après l’évènement, le gouvernement avait fait état d’environ une dizaine de morts, et plus de 400 prisonniers en fuite, dont Arnel Joseph, mort le lendemain à l’Estère, suite à des échanges avec la police. Conséquence directe de cette évasion, le Directeur de prison, dont 40 impact de balles ont été relevés sur sa voiture, a trouvé la mort dans l’évasion.
C’est au total 445 détenus qui se sont évadés à la prison civile de la Croix-des-bouquets, selon la FJKL qui a aussi dénombré 59 repris, 10 blessés, et 27 personnes mortes, dont 4 personnes à l’intérieur de la prison, 16 personnes à l’entrée de la prison, 3 personnes à la rue Jean Jacques Dessalines, et 3 personnes à la rue Saint-Dominique.
Par ailleurs, la FJKL a signalé dans ce rapport plusieurs faits marquants qui ont précédé l’évasion.

Et malgré l’évidence de ces faits, les autorités pénitentiaires et étatiques n’ont pas jugé bon de prendre des mesures en conséquences, ce qui laisse le champs libre aux mutins de planifier tranquillement leur coup.
Ce bilan, quoique révélateur, reste provisoire selon l’organisme de défense des droits humains:« parce que jusqu’à cette date, l’appel numérique n’a jamais été effectué à la prison; les responsables de la DAP ont déplacé les archives de la prison et ne les ont toujours pas retournées pour faciliter l’appel ; aucune fouille n’est encore effectuée à la prison ; le contrôle numérique réalisé ne permet pas de dresser un bilan avec précision. Par exemple, il est aujourd’hui impossible d’identifier les détenus tués en fonction de leur numéro d’écrou, leur nom, leur photo, leur statut juridique et leur dossier. »