L’ex DG de la Police nationale d’Haiti, Michel Ange Gédéon ne peut recevoir une décharge administrative de son ancien poste parce que son rapport prête à équivoque. C’est ce qu’a informé de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA) dans un rapport d’audit publié cette semaine
En effet, Michel Ange Gédéon qui a gardé les rennes de la PNH pendant 3 ans, soit de 2016 à 2019 et en novembre 2020 a fait une demande de décharge administrative. Toutefois la CSCCA a mis sur pied une commission d’investigation sur les fonds utilisés par la PNH durant la période allant du 8 avril 2016 au 27 août 2019 incluant de fait 3 années fiscales consécutives. La commission a relaté qu’un montant de 30 milliards de gourdes a été dépensé par la PNH durant les périodes précitées.

Le plan de gestion élaboré par Michel Ange Gédéon au début de son mandat a été axé sur 5 grands points dont un renforcement du système sécuritaire et une meilleure gestion des fonds alloués à ladite institution. Pourtant, le rapport de la CSCCA met en doute la bonne mise en oeuvre de ce plan car il a relaté beaucoup d’irrégularités dans la gestion financière et matérielle des ressources mises à sa disposition. Cela n’a pas empêché à l’ancien policier d’obtenir un avis favorable de la part de la chambre financière de la cour. Le dossier a donc été conduit auprès de l’instructeur Méhu Garçon, conseiller à la cour des comptes. Celui-ci dans son rapport publié en février dernier a relevé des faits suspicieux quant à l’effectivité des acquisitions de la Police Nationale.
Cinq millions deux cent mille sept cent quatre vingt gourdes ont fait faux sous la signature du chef de service de la comptabilité à la Direction d’Administration Pénitentiaire: Simone I. Maxime JEAN. Six chèques pour un montant de quatre vingt six mille cent gourdes ont été décaissés sans raison justifiable, près de vingt millions de dollars ont été démontrés non aquittés durant cette période.
Par aileurs le rapport ne prend pas en compte les charges pour l’entretien des corps spécialisés, de l’administration pénitentiaire nationale et les autres frais de gestion quotidienne du personnel entre autres.

Par conséquent, la Fondation Je Klere avise que la gestion financière de l’institution de police devrait relever du ministère de l’économie et des finances afin de libérer la police et rendre son action technique et efficiente mais surtout indépendante.
La gabegie administrative est devenue virale dans la sphère publique, aucune institution n’est épargnée de ce fléau qui ronge nos institutions, ruine le pays, enfonce le clou de la corruption. Si l’insécurité gravit les échelons à une vitesse de course, la mauvaise gestion financière fait moins de bruit mais pas moins de dégât dans un pays où l’économie est plus que branlante.