VOA DIASPORA La voix des sans voix
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Intervenant en ligne lundi au conseil de sécurité des Nations Unies, Jovenel Moïse dont le mandat constitutionnel est arrivé à terme le 7 février dernier selon le CSPJ et la fédération des barreaux d’Haïti, s’est s’offert en un spectacle lugubre et de mauvais goût.
Cette intervention du président contesté Jovenel Moïse fait suite au rapport du BINUH relatif au climat sécuritaire dans le pays où est indiquée l’augmentation des cas de kidnapping de 200% ces derniers temps.
Surprise aucune, les propos de Jovenel Moïse ont été en une parfaite inadéquation avec la réalité du pays. Titubant quelque part et désorienté d’autres part, Jovenel Moïse a exposé au monde entier l’incompétence qui définit le régime tèt kale.
Alors que les discussions étaient portées sur la sécurité, les élections et la dégradation de la qualité de vie de la population , désavoué par ses manœuvres dictatoriales , son constat complice de la hausse de l’insécurité dans le pays, les violences policières à l’égard des manifestants , l’impunité, la corruption démesurée, Jovenel Moïse a vainement tenté de se sauver la face à travers un discours qui ne reflète en rien le constat des diplomates accrédités à Port-au-Prince, de la société civile et des organisations populaires.
Si le climat politique et les actualités ne vendent pas une bonne image du pays, la piètre performance de Jovenel Moïse aujourd’hui à ce conseil de sécurité des Nations Unies a exposé au monde entier la faiblesse de notre culture politique nous ayant amené à confier la plus haute magistrature du pays à un homme venu de nulle part, sinon des entrailles propagandistes d’un régime douteux en quête de renouvellement.
Par ailleurs, Jovenel Moïse, fidèlement à son projet de dictature a tenté d’avilir cette fois la presse haïtienne, ce secteur considéré comme le quatrième pouvoir de notre ordre démocratique. En réponse aux questions relatives aux violences policières, Jovenel Moïse a déclaré que les gangs se sont déguisés en journalistes pour attaquer les policiers lors des mouvements de protestations et que son gouvernement a démantelé 64 des 100 gangs existant avant son mandat.
Il faut le rappeler, Jovenel Moïse a déjà dissous le parlement, fait ingérence dans le pouvoir judiciaire, réduit au dysfonctionnement des institutions clés de la démocratie dans le pays.
Le débat est complexe, la situation actuelle d’Haïti en plus d’être un problème intrinsèquement haïtien, ce doit être aussi la préoccupation de toute cette communauté internationale dont les liens diplomatiques nous unissent.
Prêchant sans lassitude le dialogue, les représentants d’Etats ayant pris part à ce conseil de sécurité ont surtout exhorté les autorités politiques à assumer leurs responsabilités en vue de soulager cette population qui croupit dans la misère et de remettre le pays sur la voie de développement.
Cependant , la roue tourne à sa façon depuis le début de mandat de Jovenel Moïse, accusant l’opposition quand il échoue , alors qu’il n’éprouve aucune difficulté à protéger les siens, à donner lieu à la fédération des gangs armés , la corruption, les persécutions politiques , sur fond de ses incessantes promesses fallacieuses à une population caressant vainement le rêve d’un meilleur demain.
Alors que Jovenel Moïse annonçait au conseil de sécurité des Nations Unies qu’il a le contrôle du pays, les autorités dominicaines seraient en passe de diligenter une mission anti-terroriste en Haïti en vue de venir au secours de deux ressortissants dominicains enlevés à Martissant ce samedi 20 février 2021 et qu’au moins 13 cas de kidnapping ont été enregistrés durant le dernier weekend.
B. Charlemagne Charlorin
