A l’aube des avancées dans la mise en disponibilité d’un vaccin contre la Covid-19, des compagnies aériennes ont investi le débat quant à l’adaptation et le prévention de la propagation de la pandémie.
C’est le PDG de la compagnie australienne Qantas, Alan Joycel, qui a lancé les débats en proposant son point de vue sur l’obligation de la vaccination anti-covid pour l’accès aux voyages internationaux.
” Pour les voyageurs internationaux, nous leur demanderons d’avoir été vaccinés pour pouvoir monter à bord” a avancé Mr Joycel , lors d’un entretien avec la journaliste Tracy Grimshaw de l’émission A Current Affair, sur la chaîne australienne 9Now.
L’adaptation à la situation engendrée par la pandémie est un débat inhérent à la survie de divers secteurs d’activités.
Les lignes aériennes étant du lot, il n’est pas une surprise que ses protagonistes gagnent l’estrade.
Si le développement d’un vaccin reste un élément clé, pas moins de deux laboratoires sont en lice pour proposer au monde cette alternative salvatrice.
L’industrie de l’aviation dans le monde est à genoux, au regard des mesures prises par les différents pays pour limiter la propagation du virus à l’ère où aucun vaccin n’est encore disponible, les patrons de ce secteurs voient chanceler leurs entreprises.
Les voyages aériens au niveau international ont chuté de 92% par rapport à la période d’avant la pandémie.
Si Alan Joycel a pris les devants, la question est abordée de diverses façons par ses pairs et des cadres du secteur.
Une porte-parole de Star Alliance, qui regroupe une vingtaine de compagnies aériennes, a répondu à cet effet ” À notre connaissance, aucune politique spécifique d’une compagnie aérienne membre de Star Alliance n’a encore été annoncée, mais nous suivons de près la situation qui évolue rapidement. Il est probable que de plus en plus de compagnies aériennes dans le monde adoptent une telle politique.”
Quant à la compagnie Air France qui est plus conservatrice, il est encore tôt pour prédire les normes à l’arrivée d’un vaccin. Un des ses porte-parole s’est confié à Euronews en ces termes : _Air France suit de près les développements liés à la disponibilité et à la distribution d’un vaccin (…) La compagnie participe activement aux discussions avec les gouvernements français et internationaux et les autorités sanitaires et suivra les recommandations ou obligations qui seront émises pour le transport des passagers”.
“À ce stade, il n’est pas possible de déterminer les conditions précises qui régiront le transport des clients une fois que le vaccin sera disponible” a-t-il ajouté.
Le débat est animé autant que les approches se diffèrent et s’objectivent.
Le Ryanair a quant à lui pris une position pragmatique quand il évoque le régime de libre circulation de l’Union européenne et reste optimiste quant à la levée des restrictions de quarantaine au printemps de 2021 une fois que les vaccins anti-covid seront disponibles.
Si les discussions convergent vers la reprise des activités aériennes, les conditions sanitaires doivent cependant être remplies.
Formant tout un front les alliances One World , Sky Alliance et Sky Team qui regroupent plus d’une cinquantaine de compagnies aériennes, soutiennent que les tests pourraient faire l’objet d’une approche globale pour relancer les voyages internationaux et réduire la dépendance aux quarantaines et ralentir la propagation de la pandémie.
La vaccination est dans la plupart du temps l’alternative idéale face à une pandémie d’une telle envergure , néanmoins la disponibilité et l’utilisation d’un vaccin requiert des mises en places rigoureuses.
Par ailleurs, le développement du vaccin ne résout pas à lui seul le problème, l’accessibilité en est un point important.
Si un vaccin anti-covid émerge et qu’il existe des grandes barrières à son accessibilité par la population mondiale, un autre grand problème risque de faire surface au regard de cette politique de vaccination obligatoire évoquée par ces compagnies aériennes.
B. Charlemagne Charlorin