Affaire Jean Dominique, 21 ans après, l’injustice et l’impunité sévissent encore en Haïti

Spread the love

Le 3 avril 2000, le pays se réveilla avec la nouvelle de l’assassinat du très populaire journaliste haïtien Jean Léopold Dominique. Selon les premières informations rapportées, il a été abattu dans le parking de la station de radio dont il était le propriétaire sur la route de Delmas. Le gardien n’a pas non plus eu la vie sauve. Un des faits les plus marquants de l’histoire de la presse haïtienne.

Si plusieurs postulats d’aucune nature juridique ont proposé et proposent encore des coupables, il est à constater que 21 ans après aucune justice n’a été rendue.

Absence de punition ou de châtiment, où l’individu est convaincu de pouvoir sortir indemne de toute action malhonnête et assassine, le climat actuel en Haïti est décoré par l’injustice et l’impunité.

Si 21 ans après malgré le travail de près de neuf juges d’instructions sur l’évènement du 3 avril 2020, aucun individu inculpé ni jugé ni condamné, la liste des victimes du rang des  travailleurs de presse a de préférence augmenté. Le jeune photojournaliste  Vladjimir Legagneur , se serait rendu à Grand Ravine pour un reportage en 2018 et ne sera jamais revenu , la disparition de Legagneur reste sans réponse des autorités de justice au même titre que Néhémie Joseph  de Radio Mega assassiné à St Marc le 10 Octobre 2019 Et Rospide Pétion de Radio Sans Fin criblé de balles a Martissant le 10 juin de la même année dans des circonstances jusqu’ici non éclairées.

Si autrefois les exécuteurs se cachaient la face lors de ces actes crapuleux, aujourd’hui ceux qui sont recherchés par la police interviennent quotidiennement sur des stations de radios, manifestent dans les rues, livrent des conférences de presse et certains exécutent même des kidnappings à visage découvert.

Entres autres des massacres dans des quartiers populaires ont été rapportés sans suites judiciaires, un bâtonnier assassiné dans le quartier du couple présidentiel, un étudiant dans l’enceinte même de sa faculté et tant d’autres citoyens qui s’ils ne sont pas assassinés sont kidnappés sous les yeux de toute une société, des responsables étatiques et d’une communauté internationale dont ces situations semblent ne plus  déranger.

La gestion de la question de justice est un sujet important aujourd’hui au même titre que les droits de l’homme qui passe surtout par cette liberté d’expression et d’association que défendaient farouchement Jean Dominique et plus tard Jacques Roche qui  lui aussi périt dans le même tableau quelques années après l’ancien patron de la Radio Haïti Inter.

Impunité de fait ou de droit, les enquêtes et les procès autour de ces assassinats sont restés sans suivis à mesure que les gouvernements se succèdent et que les conflits d’intérêts issus des guerres politiques se défilent. Les tiroirs de l’histoire sont pourtant intacts.

Cependant, il nous est dressé chaque jour l’évidence que la justice est une clef incontournable pour l’avancement d’une société.

Si avant et après Jean Dominique, d’autres travailleurs de presse ont péri sans justice ni restitution, 21 ans après, il faut encore le dénoncer, la banalisation de la vie et la violation des droits de l’homme sont clairement des entraves à l’émergence d’un meilleur pays.

About Bead Charlemagne Charlorin

Check Also

« Akò Lari A » : Révérend Rudy LAURENT, le seul habilité à signer au nom de la Coordination

Spread the loveLa Coordination générale de « Akò Lari A » s’empresse de porter à la connaissance …